mercredi 23 avril 2008

Mise à jour Abkhazie: la guerre des Drones

Le problème des conflits oubliés qui deviennent à la mode, c'est que la situation évolue très vite. Avec une vision très personnelle du respect d'un cessez le feu entériné par la communauté internationale, la Géorgie envoie ses drones israéliens (avions de reconnaissance sans pilote) survoler le territoire abkhazes. Un d'entre eux a été abattu le 18 mars, un second dimanche 20 Avril.

Le problème c'est que si l'armée Géorgienne est formée, armée et conseillée par l'OTAN (USA et France en tête), l'armée Abkhaze l'est par la Russie. La base militaire "secrète" de Gudauta dans le nord-ouest de l'Abkhazie semble accueillir un arsenal militaire russie conséquent, et donne des insomnies aux dirigeants Géorgiens. Le drone géorgien a été abattu par un avion ennemi. Russe? Abkhaze? La Géorgie accuse la Russie, la Russie dément du bout des lèvres en disant qu'il serait absurde de descendre un drone à coup de missile, tandis que l'Abkhazie revendique le "carton".

Les images en tous cas sont impressionnantes : voici les derniers instants du petit Hermes 450, en vue subjective... Notons que le Hermes 450 peut embarquer des canons, et peut donc être considéré, comme le clame Vladimir Poutine, comme un "avion de combat"



Selon Jean-Dominique Merchet, expert ès défense à Libération, l'agresseur est un Mig 29, et non d'un L-39 Albatros, comme revendiqué par l'armée Abhaze. Il s'agirait donc bien d'un avion Russe, puisque ni les Abkhazes ni les Géorgiens ne possèdent de Migs... Les radars Géorgiens auraient repéré l'avion alors qu'il décollait justement de la base de Gudauta.

Vladminir Poutine s'étonne poliment du survol du territoire Abkhaze par un avion Géorgien, Sakachvilli est trop heureux de pouvoir hurler à l'acte de guerre, à quelques semaines d'élections législatives qui n'apparaissent pas gagnées d'avance.


Alors que les rumeurs d'une reconnaissance prochaine par Moscou de l'indépendance de l'Abkhazie vont croissantes, la Géorgie, en désespoir de cause, continue de chatouiller les moustaches de l'Ours.

2 commentaires:

Sami a dit…

Du coup doit-on parler de "conflits oubliés" ? La situation dans les "régions séparatistes" géorgiennes est discutée dans toutes les enceintes sérieuses. C'est plutôt de l'impuissance que de l'oubli. Un gel pour faire comme si. Je me demande jusqu'à quand le problème va durer. La Palestine, ça fait 60 ans, la force conjointe de maintien de la paix, ça fait plus de 15 ans...il y a de la marge. C'est vraiment difficile pour la Géorgie, les Abkhazes et les Ossètes sont en même temps Russes, ça n'arrange rien du tout, c'est même une provocation. J'admire leur patience. Peut-on imaginer une Turquie pleurnicharde si ces 15 millions de Kurdes obtiennent la nationalité irakienne ? Le contexte n'est sans doute pas le même. Mais la réalité est bien là: le droit international, presque de la foutaise.

Tom a dit…

Certes, mais je pense cependant que ce type de conflit est totalement méconnu du grand public et mérite un petit recadrage... c'est aussi le but du blog :) bien sûr quand on s'intéresse à l'actualité internationale, on sait à peu près vaguement ce qui se passe en Ouganda ou en Abkhazie, mais ces zones restent "grises"...

Sinon, déja que les kurdes irakiens se passeraient bien de la nationalité irakienne, je ne pense pas que les kurdes turcs en voudraient ;) par contre, si un kurdistan indépendant voit le jour au sud, ça serait rigolo de distribuer le passeport à tous les kurdes turcs :)